Les rappeurs Bigflo et Oli sont de retour à Toulouse pour présenter et animer leur nouveau projet : le Rose Festival. L’occasion de revenir sur le parcours des deux frangins dont les rêves sont devenus réalité.
Il semble loin le temps des battles de rap dans les rues de la ville rose, l’époque où il fallait se faire sa propre place. Aujourd’hui, Bigflo et Oli ont la capacité de conjuguer tous les temps dans des rêves qui se vivent au présent. Ils utilisent leur savoir-faire pour bâtir leurs projets.
Bigflo et Oli : la vie d’avant
Quand Bigflo fait son show au piano devant plus de 30 000 personnes, le petit Florian José Ordonez mélomane n’est pas si loin. De même lorsque Oli souffle dans sa trompette, c’est Olivio le jeune musicien du conservatoire que l’on peut encore entendre. Car les deux frères ont véritablement la musique dans le sang. Avoir un père argentin chanteur de salsa ne s’invente pas et on comprendra mieux les digressions venues tout droit d’Amérique latine dans certains morceaux. Repéré lors d’une fête de la musique, le duo a confirmé le sentiment d’alors : ces deux-là peuvent faire quelque chose. Et ils l’ont fait, en dépit de ce qu’ils écrivent : « Mais peut-être qu’au fond, le rap c’est qu’une mauvaise addiction » grâce à laquelle ils raflent de nombreuses récompenses depuis plusieurs années.
Ici c’est Toulouse
Si le succès les dépasse parfois, ils n’en perdent pas pour autant leurs racines et, avec eux, Toulouse devient capitale de la France. En dehors des victoires rugbystiques ou des évocations de Nougaro, le Pont Neuf, la place Saint-Pierre et bien entendu le Capitole n’ont jamais été aussi populaires.
Cependant, pour Bigflo et Oli, Toulouse ne serait pas leur ville de cœur sans leurs proches. De leurs histoires passées rue du Taur, de la présence de leurs parents aux premières loges, de leurs amis sur scène comme ceux présents dans les coulisses ou dans le public, tout leur univers est là. Aux mauvaises langues qui leur disent : « Maintenant que t’es connu, maintenant que t’as de la thune, bah tu te barres pas ? », ils répondent en clamant micro à la main : « Il n’y a pas qu’à Paris ou à Marseille que l’on peut réussir ».
Bigflo et Oli ont la musique en partage
S’ils se sont donné les moyens de briller, Bigflo et Oli souhaitent aujourd’hui encourager les artistes qu’ils aiment et qu’ils soutiennent. Ainsi il n’est pas rare de voir Spider 2, Kalash Criminel ou encore Wawad apparaitre par surprise lors de leurs concerts. Le duo toulousain accompagne également les jeunes artistes de leur région grâce à leur label Bonne Étoile. C’est notamment le cas de Tioma dont la voix suave séduit autant que les mélodies.
Au-delà de la musique, les deux frangins donnent de la voix pour sensibiliser leur public autour de valeurs qui leur tiennent à cœur comme la lutte contre la précarité ou la solidarité envers les personnes en situation de handicap. Leurs messages bougent la jeunesse, la rassemblent, la fédèrent : « On est heureux d’avoir vu tous ces visages mélangés à la différence de ce que l’on peut entendre dans les médias. Moi j’ai vu plein de jeunes se connecter, des gens se rencontrer, des Toulousains avec le sourire » affirme Oli, pour finalement leur dédier ce Rose Festival : « il est à vous ! ».
Un projet toujours plus grand : le Rose Festival
Si Bigflo et Oli reconnaissent avoir eu besoin d’une pause médiatique, ils concèdent « j’étais pas là mais j’ai rien raté ». Ce temps nécessaire leur a permis de concevoir un nouvel album et d’envisager d’autres projets dont la création du Rose Festival en terre toulousaine. Du statut d’artiste à celui d’organisateur, les frangins ont su mobiliser leur énergie et leur réseau pour créer, briques après briques, ce festival de renommée nationale. Face à leur public mais aussi devant les médias, le duo toulousain souligne l’une des raisons de leur succès : le soutien de leurs partenaires et de l’équipe bénévole qui participent à ce projet.
Bigflo et Oli font preuve de lucidité quant à l’élaboration d’un tel festival qu’ils voudraient améliorer au fil des ans : « Nous ne sommes pas hypocrites et il faut parvenir à trouver un équilibre dans la programmation entre de grandes stars et de nouveaux talents à faire découvrir. Il y a une réalité de marché à ajuster avec nos propres envies ».
Une question reste néanmoins en suspens : Et demain ? Les deux frères rêvent en grand et souhaiteraient faire venir des artistes « qui mettraient une vraie tarte à tout le monde » mais pour l’instant « La nuit porte conseil, Faut pas que t’y penses, Ne pense plus à rien, rien, rien, rien » et le rendez-vous pour le Rose festival est donné pour l’année prochaine.
Un article de Angélina Landes
Photos de Clément Chazalnoël
Pour en savoir plus :
Bigflo & Oli – wiki
Bleu Citron – site web
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